Aaaah... Quel plaisir que de rentrer chez soi ! Une semaine à peine, mais si riche en surprises, aussi bonnes que mauvaises, que je ne peux retenir ce soupir de soulagement. D'ailleurs, je réalise à présent que tenter de résumer cette semaine si mouvementée relève de l'impossible. Si si, vraiment, j'ai même bien failli ne pas pouvoir rentrer, vous savez ! Mais laissons tout cela de côté et passons à ce qui nous intéresse puisque ceci est un blog dédié à la cuisine. Permettez-moi, cependant, de partager avec vous quelques photos des principaux sites que j'ai visités.

Incontestablement, Istanbul est une ville magnifique, dont une multitude de monuments splendides nous évoquent l'histoire. Elle traduit une immense richesse culturelle, digne de son ancien statut de capitale de l'empire ottoman et influencée consécutivement par les empires grec, latin et byzantin. Qu'il s'agisse de l'ancienne basilique Sainte Sophie, de la mosquée bleue de Soliman le Magnifique, de l'église Saint-Sauveur de Chora, du Palais de Topkapi, de la Citerne basilique, du musée archéologique ou de la simple vue du Bosphore, le passé glorieux de la ville se rappelle sans cesse à ses habitants et aux voyageurs.

Basilique Sainte Sophie

Citerne basilique

Mosquée de Sultan Ahmed ou Mosquée bleue

Mosaïque de l'église Saint-Sauveur

Bosphore et ses rives

Fidèle à ma promesse, je passe maintenant du côté gastronomique.

Il m'a été difficile de goûter à tout quand nos repas étaient inclus dans le prix du voyage et orchestrés par le guide (un horrible personnage !). J'ai néanmoins fait de mon mieux et voici ce qu'il en ressort.

Notre guide au travail

Auparavant, cuisine turque rimait pour moi avec "kebap", ignorance sacrilège que je regrette amèrement aujourd'hui. On ne saurait en effet la réduire à si peu après un voyage à Istanbul. Je me suis rapidement rendue compte de cela. C'est à dire dès le premier jour, une fois entrée dans le célèbre marché aux épices. Miel, pâtisseries, confiseries, épices, bien sûr, on y trouve absolument tous les types d'aliments. Les parfums les plus exotiques se mélangent dans ce bâtiment ancien à coupoles, jadis terminus de la route aux épices, où les acheteurs tentent de se frayer un chemin, tandis que les vendeurs se disputent leur attention et les invitent à goûter leurs marchandises. J'ai adoré !

Peut-être aurez vous été interpellés par la bannière "BIRLIK RAHMETTIR", attachée entre deux des six minarets de la mosquée bleue. Effectivement, le jeûne du ramadan occupait toujours la communauté musulmane à notre arrivée. Loin de nous déplaire, le ramadan nous a au contraire permis de participer aux festivités qui s'organisent à la tombée du jour. Ainsi, place des obélisques s'installait chaque soir une grande foire, au milieu de laquelle nous avons flâné de longues heures durant. Dürüm, châtaignes braisées, maïs grillé, salons de thé improvisés, kebap, sis kebap, meze, köfte (boulettes de viandes), börek (plats à base de pâte feuilletée), baklava et compagnie, jus de grenade, boza (boisson épaisse et fermentée à base de millet qu'on déguste avec une pincée de cannelle et une poignée de pois-chiches grillés), raki (anisette turque, infecte) et ayran (yaourt battu avec de l'eau et une pincée de sel), autant de mets ouverts à la dégustation !

Sucette turque : chaque compartiment correspond à un goût différent (banane, fraise, pomme, ...). Grâce à des piques aux manches en bois, on enroule chacune de ces "substances" sucrées et gluantes autour d'un bâtonnet. Elles vont ensuite durcir et on obtient une jolie sucette.

Dürüms en préparation

Autre avantage de la Turquie, sa diversité culturelle. Certes, la communauté musulmane s'y trouve majoritaire, mais il faut garder à l'esprit qu'Istanbul présente plus de 70 groupes ethniques avec une cinquantaine de langues, neuf alphabets, et une cinquantaine de religions et de sectes. Ce n'est donc pas toute la ville qui jeûne pendant un mois et les marchands ambulants continuent à vendre pide (pain plat) et simit (anneau aux graines de sésame) à tous les coins de rue. J'aurais bien du mal à compter le nombre de petites pièces qui furent dépensées en pains de ce genre !


La cuisine turque, donc, est très diversifiée. En entrée, les Turcs aiment servir un potage ou, plus intéressant, un meze. Comme les tapas espagnols, les meze sont des plats servis en petite quantité en guise de hors-d'oeuvre. Un meze typique comprend du maquereau séché et mariné, du cacik (lamelles de concombre dans une sauce épaisse au yogourt et à l'ail), des assiettes de légumes froids cuits ou frits à l'huile d'olive, des petits pâtés frits croustillants, des beignets de moules et des calamars en sauce, une salade de tomate et concombre ou de pommes de terre et du tarama. Sans oublier les feuilles de vignes farcies ! Avec le dessert, le meze est ce que je préfère dans un repas turc. Le plat, lui, sera généralement basé sur le riz (pilaf) et les légumes. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la cuisine turque fait plutôt passer la viande au rang de garniture, privilégiant la place des légumes dans l'assiette (aubergines, beaucoup, poivrons, courgettes, haricots...). Bien sûr, les kebaps forment à eux seuls une grande famille dans la cuisine turque, et des innombrables kebapci émanent une délicieuse odeur de viande grillée, mais je n'en ai mangé qu'en qualité de "snack" car on ne nous en a jamais servi ! Quant au dessert, je vous invite simplement à jeter un petit coup d'oeil aux images qui suivent...

Ces petites traînées de miel et de sirop sur les côtés ne vous font-elles pas saliver? Vous ne me croiriez pas si je vous disais combien de ces petites choses j'ai avalé... De quoi faire une belle overdose de sucre ! (Et de quoi se mettre sérieusement à la diète par la suite...)

Baklava classique et au chocolat

Et je ne vous parlerai pas de la foule de biscuits, loukoums (une des plus vieilles recette de confiserie au monde !), fruits secs, dattes, etc qui ont vu disparaître mon argent de poche...

Loukoums à la rose

Enfin, après un séjour en Turquie, il ne serait pas convenable d'oublier le fameux café turc. Bien que je ne boive pas de café, j'ai eu beaucoup de plaisir à m'asseoir dans les "kahve" turcs où je sirotais un thé à la pomme dans une ambiance incomparable. J'ai d'ailleurs appris que le café turc se boit sucré (serkerli), doux (orta seker) ou sans sucre (sade) et qu'il vaut mieux éviter d'en avaler le fond. Il est d'ailleurs bien plus drôle de retourner la tasse et de lire l'avenir dans les traces noires qui apparaissent :p

Au café Pierre Loti : On dit qu'il aimait s'attarder dans ce café lors de son séjour à Istanbul. S'il y avait de jeunes garçons impubères dansant nus devant lui, j'y crois.

2 commentaires:

Hmmm! Merci pour ce voyage culinaire! Cet article, très instructif par ailleur, m'a donné faim...

5:46 PM  

C'est avec plaisir :D

3:23 PM  

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